BlablaCar France : Comment le covoiturage a été remis au gout du jour
La fulgurante croissance de la Start-up BlablaCar est remarquable. Au départ, Frédéric Mazzella achète le nom de domaine Covoiturage.fr en 2006, et met en ligne des annonces de co-voiturage au compte goute. Rien de très excitant dirons nous.
C’est un fait, à ses débuts, la start-up était dépourvue de modèle économique propre. Le site était totalement gratuit et ne suivait aucun modèle de référence dans son développement, mis à part quelques entreprises américaines florissantes. En France, elle est précurseur et s’est construite sa propre façon de fonctionner. Le système du covoiturage était quelque peu passé de mode et pâtissait d’une image ringarde, radine et contraignante.
Aujourd’hui, l’entreprise s’est implantée dans 19 pays et revendique 20 millions d’utilisateurs. Mais comment le covoiturage a t’il été remis au gout du jour par BlablaCar ?
Un système bien ficelé
En 2008, le tournant est majeur : Covoiturage.fr comprend que le plus gros frein au partage des trajets en voiture reste la peur de voyager avec des inconnus.
Le site lance alors quelques fonctionnalités : désormais, l’utilisateur doit remplir un profil en répondant à des questions précises : fumeur, bavard ou pas… De plus, l’utilisateur est maintenant invité à se décrire et poster une photo. Un véritable profil comme sur un réseau social qui matérialise enfin la personne avec qui on va partager un trajet en voiture. La plus grande nouveauté est le fait de pouvoir laisser un avis sur un utilisateur (conducteur ou passager). «C’est d’une simplicité absolue, mais ça a fait la différence», explique Laure Wagner, première salariée de covoiturage.fr, qui occupe désormais le poste de porte-parole chez BlaBlaCar.
En 2008, il y avait quelques concurrents qui se partageaient tous environ 15% à 20% du marché. Ce qui a fait la différence pour BlablaCar, c’est bel et bien son choix de communication et de parti-pris.
Le fort taux d’annulation est enrayé depuis 2011. Le problème s’était très vite posé car Covoiturage.com ne prévoyait rien en cas d’annulation, l’utilisateur pouvant uniquement signaler les abus. Le taux d’annulation atteignait alors près de 30 %, décrédibilisant alors ce mode de transport. C’est en 2011, que l’entreprise décida de centraliser sur la plate-forme les paiements qui jusque-là se faisaient de la main à la main dans les voitures. On assiste alors très vite à une baisse des annulations, qui tombe à 3 % seulement. Le système est simple : si un passager renonce à son voyage, il n’est pas remboursé complètement. L’entreprise est renommée BlablaCar en 2013. Dès lors, l’entreprise prélève une commission de 12 % sur chaque voyage, inventant ainsi son modèle économique. La consommation collaborative est en marche.
Une communication efficace
Axée sur la confiance :
BlablaCar a choisi d’axer sa communication sur le coté sympathique et ludique du co-voiturage. Exit le coté “has-been” et bienvenue au modèle tendance, qui permet de partager ses frais, dans la joie et la bonne humeur générale.
Pour parvenir à créer une ambiance agréable et fidéliser sa communauté, lui donner envie de renouveler régulièrement l’aventure à ses côtés, BlablaCar mise sur les réseaux et une communication pluri médiatique. BlaBlaCar a donc une stratégie social media très active. Présent sur 5 réseaux sociaux en France, elle possède aussi des profils étrangers puisque BlablaCar offre ses services sur une vingtaine de pays. Vidéos sur youtube, tweets, posts Facebook, sur google+ mais aussi sur Pinterest. L’entreprise mise beaucoup sur les réseaux sociaux. L’entreprise a créé une forte identité communautaire qui s’apparente de plus en plus à un style de vie à part entière !
N’oublions pas les publicités télévisées et les spots radios. On y découvre toujours un univers léger, simple et fun.
BlablaCar, c’est donc un covoiturage sympathique, fun, simple et en toute sécurité.
Un patron emblématique
Ayant étudié comme boursier au lycée Henri-IV en maths-sup et spé, reçu à l’École normale supérieure en physique puis à l’université Stanford (États-Unis) entre 1999 et 2002, il paye son inscription en travaillant en parallèle pour la NASA !
Il est mis aux devants de la scène en 2015 grâce à la levée de fond effectuée par BlablaCar. Il endosse alors le rôle de porte-parole de la branche de la consommation collaborative française et de toutes les entreprises françaises en général. En mai 2015, il lance avec d’autres chefs d’entreprise le mouvement « Reviens Léon, on innove à la maison ! », afin d’inciter les entrepreneurs français expatriés à revenir innover dans leur pays.